Le Parc National du Niokolo Koba maintenu sur la Liste du patrimoine mondial en péril !



Le Comité du Patrimoine Mondial de l’Unesco a décidé, lors de sa 42e session à Manama (Bahrein, 04 juillet 2018, de maintenir le Parc National du Niokolo Koba (Sénégal) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.

Pour rappel Le PNNK doit son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l'UNESCO à ses valeurs universelles exceptionnelles, conformément au critère (x). Le Parc National de Niokolo-Koba y est listé, car il « contient tous les écosystèmes uniques de la zone bioclimatique soudanaise, comme des cours d'eau majeurs (le Gambie, le Sereko, le Niokolo, le Koulountou), des forêts galeries, des plaines inondables recouvertes de savane herbacée, des mares, des forêts sèches (denses ou avec clairières), des collines et des versants rocheux et des bowals arides. Le site abrite une diversité remarquable de faune et de flore, unique dans la sous-région. Il abrite plus de 70 espèces de mammifères, 329 espèces d'oiseaux, 36 espèces de reptiles, 20 espèces d'amphibiens et un grand nombre d'invertébrés. » (UNESCO, 2012).

Le PNNK est inscrit par le Comité Permanent du Patrimoine Mondial depuis 200716 sur la Liste de l'UNESCO des sites du Patrimoine Mondial en Péril en raison des menaces continues faites à ses valeurs universelles exceptionnelles (VUE), dues notamment au braconnage, au pâturage du bétail, et au projet de construction du barrage de Sambangalou. D'autres menaces ont été identifiées à l'intérieur du PNNK, parmi lesquelles on relève l’exploration et l’exploitation minière industrielle, l’orpaillage17, les feux, la collecte des ressources forestières (par ex. produits ligneux, fruits), et la propagation de plantes envahissantes non indigènes (UNESCO, 2007).

La décision du Comité du patrimoine mondial est reprise in extenso ci-dessous :

« 55. Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) (N 153)
Décision : 42 COM 7A.55
Le Comité du patrimoine mondial,
1. Ayant examiné le document WHC/18/42.COM/7A,
2. Rappelant la décision 41 COM 7A.16, adoptée lors de sa 41e session (Cracovie, 2017),
3. Accueille favorablement les effort continus de l’Etat partie pour la mise en oeuvre des mesures correctives, notamment en ce qui concerne la lutte anti-braconnage, la mise à jour en cours du Plan de gestion du bien et la mise en oeuvre d’un système de suivi écologique, la lutte contre les espèces envahissantes, l’aménagement des pâturages et la réduction des incursions de bétail dans le bien, ainsi que la participation progressive des communautés dans la gestion du bien, et demande à l’Etat partie de poursuivre ses efforts ;
4. Prend note des tendances positives des espèces suivies par le programme de biomonitoring mais considère qu’il faudra élargir la base de données avant de pouvoir confirmer ces tendances ainsi qu’une tendance à la baisse du braconnage ;
5. Réitère ses préoccupations concernant l’impact du projet aurifère à Mako sur la VUE du bien et prend note des efforts de l’Etat partie et de la société Pétowal Mining Company (PMC) pour assurer un suivi de ces impacts, mais regrette qu’aucun rapport de suivi de la qualité des eaux n’ait été fourni et demande également à l’Etat partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial un rapport de suivi, y compris une analyse des données sur la quantité et la qualité des eaux de surface et souterraines en amont et en aval du projet ;
6. Rappelant sa vive préoccupation quant aux impacts potentiels du projet aurifère à Mako sur les chimpanzés, demande en outre à l’Etat partie de fournir des données spécifiques et détaillées sur le suivi de cette espèce, afin de permettre une évaluation des impacts réels du projet, ainsi qu’une évaluation de l’efficacité des zones de conservation créées en dehors du bien dans l’optique d’atténuer ces impacts et d’améliorer la conservation de cette espèce ;
7. Considère également que les études en cours pour déterminer l’inter-connectivité des eaux du fleuve Gambie et des mares situées dans le bien sont une étape importante pour informer une évaluation des impacts du projet de barrage à Sambangalou sur la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du bien et réitère sa demande à l’Etat partie d’élaborer une Etude d’impact environnementale et sociale (EIES) du projet, conformément à la Note de conseil de l’UICN sur le patrimoine mondial : l’évaluation environnementale, et de tenir le Centre du patrimoine mondial au courant de son évolution, conformément au paragraphe 172 des Orientations, comme demandé depuis plusieurs années ;

8. Demande par ailleurs à l’Etat partie de confirmer dans les plus brefs délais si la fermeture de la carrière de basalte à Mansadala s’est effectuée comme prévu, rappelant que la date de fermeture a déjà été repoussée à plusieurs reprises ;
9. Demande enfin à l’État partie de soumettre au Centre du patrimoine mondial, d’ici le 1er février 2019, un rapport actualisé sur l’état de conservation du bien et sur la mise en oeuvre des points ci-dessus mentionnés, pour examen par le Comité du patrimoine mondial à sa 43e session en 2019 ;
10. Décide de maintenir Parc national du Niokolo-Koba (Sénégal) sur la Liste du patrimoine mondial en péril. »

Le Sénégal était représenté lors de cette importante réunion par plusieurs autorités, cependant le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable gestionnaire du Parc National du Niokolo Koba à travers la Direction des Parcs Nationaux ne figure pas sur la liste des participants publiée par l’UNESCO.

Personne
Qualité
Abdou SOURANG
Ambassadeur, Délégué Permanent Delegation Permanente du Sénégal auprès de l'UNESCO 1, Rue Miollis 75015 Paris France
Aliou LY
Secrétaire Général Commission nationale pour l’UNESCO Ministère de l’Education 4, Avenue Jean Jaurès 11522 Dakar Senegal
Abdoul Aziz GUISSE
Directeur du Patrimoine Culturel Ministère de la Culture 3, rue Galandou Diouf BP 4001 Dakar-Ponty 12500 DAKAR Senegal
Youssouph DIEDHIOU
World Heritage Programme Officer IUCN World Heritage Programme IUCN Office in Senegal, Cheikh Anta Diop Street, 3215, Dakar Senegal


Mohamed Ayib Daffé  

Juriste environnementaliste 

ayibdaffe@gmail.com  


Source : UNESCO  https://whc.unesco.org/fr/sessions/42COM/

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